S’il est une série qu’il est inutile désormais de présenter, c’est bien Farming Simulator ! Développé et édité par les Suisses de Giants Software, ce simulateur de vie agricole est aussi réputé pour être le simulateur le plus précis, le plus complet… Et chaque nouvelle édition est généralement une masterclass ! Au point que le dernier opus PC/PlayStation/Xbox en date, Farming Simulator 22, aura mis trois ans pour vous livrer tous ses secrets ! La question aujourd’hui, c’est bien évidemment : est-ce que ce nouveau Farming Simulator 25 est taillé pour une telle longévité ? Et que peut-il apporter de plus qu’un jeu qui nous a déjà tant donné ? Alors, il fallait qu’on en parle !
Trois ans déjà…
Imaginez… Un monde où les agriculteurs seraient heureux ! Un monde où ils gagneraient leur vie correctement, où ils revendraient leurs récoltes au juste prix sans se faire saigner à blanc par la grande distribution… Ou encore un monde où les accords UE-Mercosur ne ficheraient pas le bordel, et où ils ne seraient pas obligés de s’adresser à la sympathique Karine Le Marchand pour trouver l’amour… Bref, un monde idéal, presque parfait, qui ne peut en réalité exister que dans les rêves… Ou dans les jeux vidéo ! Et justement : la simulation agricole, c’est la spécialité des Suisses de Giants Software, les développeurs derrière un mastodonte de la simulation et de la gestion : Farming Simulator.
Et là, on vient de citer un nom qui ne vous est pas étranger ! Que vous soyez fan ou non, il est quasiment impossible que vous n’ayez jamais entendu parler de cette franchise, qui cultive sa notoriété depuis 2008 ! Tel un Call of du labour, la série nous avait habitués à une sortie annuelle… Jusqu’à ce que les développeurs décident de lever le pied, pour se donner le temps de nous sortir des jeux encore plus qualitatifs. Cassure dans le rythme des sorties que l’on a pu voir notamment en 2020, où la série marquera une pause pour nous proposer le jeu suivant en 2022 (en 2020, Giants reprend aussi l’édition du jeu à Focus Home), sur PC, XBox et PlayStation. Farming Simulator 23 sera une exclusivité mobiles et Switch.
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Farming Simulator 22 était donc encore récemment le dernier épisode en date. Un épisode tellement abouti qu’il aura su combler son énorme communauté pendant trois ans. Tant pour son contenu solo qu’online. Et l’an passé, plutôt que de nous proposer un FS24, Giants aura préféré nous ressortir une version Premium de son Farming Simulator 22 (une version avec les DLC, et rehaussée pour les PS5 et Series X/S). Un choix qui ne nous avait pas particulièrement choqués, puisqu’avec cette nouvelle mouture, le développeur nous prouvait que FS22 avait encore beaucoup de choses à nous offrir. Ce «vieux» jeu était loin d’être dépassé. On peut même dire qu’il était encore terriblement d’actualité !
Ce qui n’a pas empêché le studio suisse de continuer à travailler, à imaginer des nouveautés. Suffisamment pour qu’elles ne puissent plus tenir dans un simple season-pass. Donc pour justifier l’annonce de la sortie d’un tout nouvel épisode. Sur la forme, la licence ne va pas beaucoup évoluer sur le plan du gameplay. En revanche, les nouveautés visuelles confirment qu’une simple mise à jour de FS22 n’aurait pas suffi. Sur le fond, on a bien quelques nouveautés bien pensées… Et on vous en parle maintenant !
Une édition qui apporte suffisamment de nouveautés ?
Mais Farming Simulator 25 est bien là ! Et franchement, on ne va pas cracher sur un nouvel épisode qui modernise la formule. Au lancement du jeu, pas vraiment de changement : on démarre avec la création de son avatar virtuel. Avec un catalogue de traits et d’accessoires qui n’a rien à envier aux RPG du moment. Puis, vient le moment de choisir sa carte, avec le constat que… Nous n’en avons que trois. Espérons que, comme pour FS22 avec la map polonaise de Zielonka, d’autres zones nous seront ouvertes par la suite. Trois maps, donc, avec une version remasterisée de Zielonka, la traditionnelle carte nord-américaine, Riverbend Spring (et son fleuve qui la traverse)… Et une nouvelle zone qui nous emmène en Asie : Hutan Pantai.
Cette nouvelle carte nous emmène donc dans l’Est de l’Asie, avec ses zones urbaines, ses bâtiments traditionnels, ses cerisiers en fleurs… Et bien évidemment ses rizières qui nous ouvrent une nouvelle culture : le riz et le riz long grain ! Avec toutes les machines spécialisées qui vont avec. D’ailleurs, pour continuer sur les cultures, ce FS25 apporte aussi de nouvelles plantes comme les épinards, les pois, ou les haricots verts, qui rejoignent la liste, portant le total à 25 cultures. Que vous cultiviez en extérieur, ou sous serre avec par exemple les oignons nouveaux, les piments ou encore l’ail.
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Du côté des animaux, on trouve là encore quelques nouveautés. La nouvelle carte asiatique est ainsi prétexte à introduire le buffle d’eau. Il rejoint le bestiaire déjà conséquent de Farming Simulator, tout comme la chèvre ! Mais le gros changement de cet opus, c’est surtout l’introduction des bébés animaux. Outre le fait que les veaux ou les porcelets soient extrêmement mignons, cet ajout apporte de nombreuses possibilités dans le processus de production et d’élevage du jeu. Et plus de réalisme, aussi.
Enfin, la dernière grosse nouveauté notable de cet opus 2025, c’est bien évidemment le gap technique depuis le dernier épisode. Le moteur Giants Engine 10 amène la licence à un tout autre niveau. Avec entre autres plus de profondeur de champ, une physique plus réaliste du sol qui se déforme sous le poids de vos engins, un brouillard de distance plus réaliste, une amélioration des lumières et des jeux d’ombres, des effets météo dynamiques (comme la grêle qui peut nuire à vos cultures)… Bref, visuellement, il y a un très gros mieux ! Sur ce point, le jeu aurait pu être parfait s’il ne souffrait pas des traditionnels soucis de physique. Des engins monstrueux semblent peser 25 kg, et le jeu connait aussi de problèmes de collisions, qui nuisent à un réalisme jusqu’alors assez convainquant.
Prise en main : un jeu qui demande de l’investissement
C’est en lançant le jeu que l’on va découvrir son principal point noir ! Si Farming Simulator 25 est le jeu de gestion/simulation le plus complet et le plus précis qui soit… Il souffre du même défaut que ses prédécesseurs : une prise en main qui peut être perturbante pour les débutants. Mais si les précédents opus partaient du principe que les joueurs connaissaient déjà tous les ficelles de Farming Simulator, cette mouture 2025 vous prend davantage par la main. Notamment avec un système de PNJ qui vous accompagnent dans vos premiers pas ! Comme Walter (votre grand père) qui vous aide à acquérir les bases pour reprendre sa ferme. Il y a un mieux sur ce point, mais cette aide reste minimaliste. Pour un débutant, le jeu demandera toujours un certain investissement.
Ce système de PNJ est néanmoins un ajout intéressant. Car bien que cette nouveauté effleure du bout des doigts un éventuel système de quêtes (très sommaires)… On se dit que l’on assiste peut-être ici, de manière encore incomplète, à l’apparition d’un mode scénarisé dans la série. Un habitué en revanche se sentira comme un poisson dans l’eau. En revanche, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Et Giants Software nous facilite la vie grâce à une interface repensée, et plus intuitive. De même, le gameplay gagne en précision grâce à des outils automatisés et un nouveau GPS, qui rendent les tâches agricoles plus efficaces et moins répétitives. De nombreuses aides sont aussi glissées dans les menus (comme un calendrier des récoltes), mais il faut parfois chercher un peu.
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Car Farming Simulator, c’est le haut du panier en matière de simulation. Le jeu est beaucoup plus complexe et réaliste ! Il reprend évidemment la notion de chaînes de production. Ici, il ne suffit pas, par exemple, de récolter votre blé pour le revendre. Vous pouvez aussi le transformer en farine, et en faire du pain que vous revendrez au marché local, ou bien dans votre propre point de vente. Ou encore, la sylviculture offre des ouvertures dans l’industrie du papier, tout comme l’élevage peut vous mener à de la production de textiles… Même en jouant 120 ans, uniquement à ce jeu, vous n’aurez sans doute pas le temps de tout faire…
De même, si on a vu plus haut que FS25 propose de nombreuses cultures, il ne suffit pas ici de planter et attendre en se tournant les pouces. Le jeu va vous demander un minimum de connaissances. Ainsi par exemple, si vous choisissez de cultiver les nouveaux pois ou haricots verts, sachez que le pois se sème en mars, et le haricot en avril, les deux arrivant à maturité au bout de quatre mois. Donc, pour une récolte réussie, on ramasse entre juillet et octobre pour les pois, ou entre août et décembre pour les haricots verts. Et attention aux «accidents» climatiques comme la grêle ou les tornades qui peuvent tout ruiner ! Heureusement, en fouillant dans les menus, vous trouverez un calendrier très utile…
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Pour le reste, on retrouve la plupart des éléments qui ont fait le succès de la série auparavant. Ainsi, quand vous ne dépenserez pas votre argent pour payer vos ouvriers agricoles (IA) ou acheter des terrains ou locaux… Vous pourrez investir dans du nouveau matériel, plus approprié à vos besoins, ou vous lancer dans la construction. Et là, on parle de plus de 400 engins et matériel de plus de 150 marques agricoles officielles. Comme Case IH, CLAAS, Fendt, John Deere, Kubota, Massey Ferguson, New Holland, Valtra… Cerise sur le gâteau, le jeu offre aussi de la collaboration online, notamment pour gérer des entreprises agricoles, des magasins, et des infrastructures de production. Il faut au moins ça pour un jeu qui est devenu un poids lourd de l’eSport !
Au final
Farming Simulator, c’est cette licence qui, avec chaque nouvel épisode, place la barre très haut, puis fait encore plus fort la fois d’après. Si Farming Simulator 22 est resté une référence absolue pendant trois ans, Farming Simulator 25 fait encore mieux ! Si vous aimez les simulateurs ultra-réalistes, qui offrent une tonne de contenu, Farming Simulator 25 est juste ce que vous trouverez de mieux sur le marché du jeu vidéo actuellement (bien que tout dépende évidemment de ce que vous voulez simuler…) !
Toutefois, le jeu n’est pas exempt de reproches. Les joueurs vétérans auraient ainsi pu espérer plus de nouveautés dans les mécaniques de base. Les débutants seront quant à eux découragés par le manque d’explications au démarrage, malgré un effort d’accessibilité sur l’interface. On pourra aussi reprocher quelques lacunes techniques inhérentes à la série : personnages (PNJ) rigides, soucis de physique et de collisions, IA parfois à la ramasse…
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Mais malgré ces défauts facilement corrigibles, le jeu reste encore une fois une masterclass ! Outre son contenu gargantuesque, on aime le boost graphique apporté par le Giants Engine 10, avec ses brumes matinales ou ses levers de soleil magnifiques, les conditions météos extrêmes, comme les tornades ou la grêle… Avec ses innovations captivantes, ses ajouts et son gigantesque catalogue, Farming Simulator 25 améliore encore la formule. C’est sans doute un gros cliché que d’écrire ceci, mais le nouvel bébé de Giants Software s’impose comme la référence. Et sans doute pour longtemps. En tout cas, on a adoré, et FS25 est sans doute encore un jeu sur lequel on va passer des nuits entières…
Farming Simulator 25
- Par : Giants Software
- Sur : XBox Series, PlayStation 5, PC.
- Genre : gestion, simulation de vie agricole
- Classification : PEGI 3
- Prix : 59,99€
- Conditions de test : testé sur PS5, sur une version fournie par l’éditeur. Testé sur deux maps, après plus de 70 heures de jeu
Les points positifs
- Le GPS et les aides
- La nouvelle carte asiatique
- Trois maps variées
- Jeux de lumières, physique du sol… Visuellement, c’est beaucoup mieux !
- Les nouvelles cultures
- Les bébés animaux
- L’interface modernisée
- Le nombre d’engins officiels
- Un jeu où le joueur est 100% autonome
- La météo dynamique et les saisons
- Les chaînes de production et les constructions
- Une durée de vie gigantesque
- L’ambiance chill
Les points négatifs
- La physique et les collisions qui ne sont pas du tout réalistes
- PNJ rigides
- Toujours le même problème de didactitiel : malgré une interface plus accessible, certains aspects pourront dérouter les novices
- Quelques baisses de performances, notamment en multijoueur
- Bande-son : le minimum syndical
- Il manque vraiment un mode scénarisé